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Sujets de langue et littétature

SUJET 1: Commentaire composé

 

HÔTELS

 

 
 

La chambre est veuve

Chacun pour soi

Présence neuve

On paye au mois

 

Le patron doute

Payera-t-on

Je tourne en route

Comme un toton

 

Le bruit des fiacres

Mon voisin laid

Qui fume un âcre

Tabac anglais

O La Vallière

Qui boite et rit

De mes prières

Table de nuit

 

Et tous ensemble

Dans cet hôtel

Savons la langue

Comme à Babel

 

Fermons nos portes

A double tour

Chacun apporte

Son seul amour

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Guillaume APOLLINAIRE, Alcools, « Hôtels »,  1913.

                Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous pourrez, par exemple, mettre en relief la description d’une scène de vie  dans un hôtel et l’expression de la solitude.

SUJET 2 : Dissertation

Qu’est-ce qu’un beau vers ?

En un développement argumenté et soutenu, vous répondez à cette question sur la notion de « beau vers »en vous fondant sur votre culture littéraire.

 

Corrigé le commentaire composé                  

 

PLAN POSSIBLE

Thème central : La satire de la vie dans les hôtels

  1. La description d’une scène de vie dans un hôtel
  1. La description de l’hôtel
  1. La chambre d’hôtel, un espace impersonnel
  • La personnification : «  La chambre est veuve ».
  • La rime : « veuve » / « neuve ».
  1. Le hall de l’hôtel ou un espace ouvert et bruyant
  • L’emploi du terme pluriel «  fiacres » (voiture à cheval).
  • La périphrase nominale : « Le bruit des fiacres »

 

  1. L’activité du patron  et des autres pensionnaires
  1.  La quête effrénée de l’argent
  • La phrase interrogative : « Payera-t-on ». 
  • La répétition : «  on » (mépris).
  1. La négation de la morale (prostitution et négation du respect de l’autre) 
  • Les connotations culturelles et historiques : «  La Valliere ».
  • L’expression « rit de mes prières ».
  • Les termes dépréciatifs : «  Un âcre tabac anglais ». 

 

TRANSITION

II- l’expression de la solitude

  1. L’enfermement des hôtels
  1. L’espace clos et insécurisant  des chambres
  • La phrase impérative : « Fermons nos portes ».
  • Les connotations : « A double tour ».
  1. L’ennui dans les chambres d’hôtel.
  • La comparaison : « Je tourne en route / Comme un toton »
  • Le son /o/ dans « toton » et « hôtels ».
  •  

        2.) L’incommunicabilité dans les hôtels

                a) L’illusion de la compréhension

                       -  L’expression  « tous ensemble ».

                       - Les connotations bibliques : « Babel ». 

                b) L’absence de communion de cœurs entre les pensionnaires.

  •  Le pronom indéfini « chacun »  dans les vers « Chacun apporte /Son seul amour
  • Les connotations : «rit de mes prières ».

 

Corrigé de la  Dissertation

Thème général du sujet : La poésie

Thème particulier (problème posé) : la beauté/le charme de l’œuvre ou du texte poétique

Problématique : la notion de belle œuvre poétique (charmante/captivante) n’est-elle pas relative ? Les critères de définition d’une belle œuvre ou d’un texte poétique ne dépendent-ils pas des aspirations, des attentes et des goûts des lecteurs ?

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         

PROPOSITION D’UN PLAN DETAILLE

 

  • LE BEAU VERS DU POINT DE VUE ESTHETIQUE

Œuvre poétique d’une qualité esthétique remarquable suscitant le plaisir des sens.

  1. Une musicalité charmante, envoûtante.
  • Les belles sonorités assonances, allitérations, échos

lllustr. Le charme des rimes dans la poésie classique ; des assonances et des allitérations dans la poésie moderne (cf.Balafon d’Engelbert MVENG ; Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé CESAIRE

  • Anaphores et répétitions envoûtantes avant la poésie classique que dans la poésie moderne
  1. Une écriture noble et un style soutenu et châtié (qui fascinent et enchantent les partisans des belle lettres)
  • Recours à un vocabulaire recherché et rare

lllustr. Cf les textes de la poésie classique (surtout dramatisée) : les Fables (La FONTAIRE), Le Cid (CORNEILLE)

  • Une syntaxe mieux élaborée
  1. Une écriture novatrice
  • Renouvellement de la Beauté de l’écriture avec le choix des formes nouvelles (typographie et mise en page)

lllustr. Cf. Alcools de G.APOLLONAIRE ; Paroles de Jacques PREVERT.

  • Le plaisir susciter par une représentation imagée du texte poétique/les poèmes-objets

lllustr. Les calligrammes chez G.APPOLINAIRE, chez J PREVERT et les acrostiches (cf APOLLINAIRE, Clément MAROT…)

Conclusion partielle + transition

II-LE BEAU VERS : TEXTE POETIQUE QUI MARQUE LES ESPRITS PAR LA QUALITE/ AL PROFONDEUR DE SON MESSAGE

Du point de vue des partisans d’une poésie engagée/au service d’une cause humaine et sociale

  1. Poésie humaniste et atemporelle

Traite des thèmes et des problèmes universels concernant l’homme intemporel

lllustr. : Amour et liberté, la condition humaine dans Paroles de J.PREVET

            l’image de la femme et la conception de l’amour dans Alcools de G.A

            la solidarité humaine et la fraternité universelle dans Balafon de MVENG

N.B Ces thèmes suscitent l’admiration et captivent des lecteurs épris d’amour, de justice, de liberté et de bonheur de l’homme.

  1. Une poésie de la libération de l’homme
  • Faire voir la réalité intolérable et détestable pour la conjurer

Susciter la prise de conscience en vue d’un changement

  • Susciter la révolter, l’engagement et l’action

lllustr.  La poésie considérée comme une « arme miraculeuse de combat et de libération » selon le mot de CESAIRE

  • La « poésie est une insurrection » selon PABLO NERUDA

Lllustr. V.HUGO dans certaines de ses poèmes s’érige en défenseur des droits de l’homme, en avocat des faibles et des personnes vulnérables en « pâtre », « écho sonore » du peuple ;

J.PREVET dans Paroles utilise sa plume pour combattre les inégalités et les injustices sociales ; défendre les opprimés, les marginalisés d’une société capitaliste foncièrement matérialiste, égoïste et sans conscience morale.

3- la poésie lyrique

  1. « Le Lac » de Lamartine et  la fuite du temps
  2. Ronsard et l’amour
  3. APOLLINAIRE et la  fuite du temps dans «  Pont Mirabeau »

 

SYNTHESE

La beauté du vers a une dimension artistique et thématique.

                                                                                                                      

 

En 1771, le navigateur Bougainville publie le récit de son voyage autour du monde. L’année suivante, DIDEROT fait paraître Le Supplément au voyage de Bougainville, dans lequel il pose les problèmes soulevés par toute tentative de colonisation.

 

Puis, s’adressant à Bougainville, il(1) ajouta : « Et toi, chef des brigands qui t’obéissent, écarte  promptement ton vaisseau de notre rive ; nous sommes innocents, nous somme heureux ; et tu ne peux que nuire à notre bonheur. Nous suivons le pur instinct de la nature ; et tu as tenté d’effacer de nos âmes son caractère. Ici tout est à tous ; et tu nous as prêché je ne sais quelle distinction du tien et du mien. Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagé ce privilège avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu féroce entre les leurs. Elles ont commencé à se haïr ; vous vous êtes égorgés pour elles ; et elles nous sont revenues teintes de votre sang. Nous sommes libres ; et voilà que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage. Tu n’es ni un dieu, ni un démon ; qui es-tu donc, pour faire des esclaves ? Orou ! Toi qui entends la langue de ces hommes-là ; dis nous à tous, comme tu me l’as dit à moi-même, ce qu’ils ont écrit sur cette lame de métal : Ce pays est à nous. Ce pays est à toi ! Et pourquoi ? Parce que tu y as mis pied ? Si un Tahitien débarquait un jour sur vos côtes, et qu’il gravât sur une de vos pierres ou sur l’écorce d’un de vos arbres : Ce pays est aux habitants de Tahiti, qu’en penserais-tu ? Tu es le plus fort ! Et qu’est-ce que cela fait ? Lorsqu’on t’a enlevé une des misérables bagatelles dont ton bâtiment est rempli, tu t’es récrié, tu t’es vengé : et dans le même instant tu as projeté au fond de ton cœur le vol de toute une contrée ! Tu n’es pas esclave : tu souffrirais plutôt la mort que de l’être, et tu veux nous asservir ! Tu crois   donc que le Tahitien ne sait pas défendre sa liberté et mourir ? Celui dont tu veux t’emparer comme de la brute, le Tahitien est ton frère. Vous êtes deux enfants de la nature ; quel droit as-tu sur lui qu’il n’ait pas sur toi ? Tu es venu ; nous sommes-nous jetés sur ta personne ? Avons-nous pillé vaisseau ? T’avons – nous saisi et exposé aux flèches de nos ennemis ? T’avons-nous associé dans nos champs au travail de nos animaux ? Nous avons respecté notre image en toi. Laisse-nous nos mœurs ; elles sont plus sages et plus honnêtes que les tiennes ; nous ne voulons point troquer ce que tu appelles notre ignorance contre tes inutiles lumières.  

Denis DIDEROT, Supplément au voyage de Bougainville, Chap. II, 1772

 

  1. Il s’agit d’un vieux Tahitien

 

QUESTIONS

  1. COMMUNICATION 5pts
  1. En prenant appui sur au moins 03 indices textuels pertinents, vous direz quelle est la situation ou type d’énonciation dans ce texte. 2pts
  2. Etudiez le jeu des différents pronoms personnels de ce texte ; quel effet produit-il ?      3pts

 

  1. MORPHO-SYNTAXE        5 pts
  1. Deux temps verbaux prédominent dans ce texte.
  1. Identifiez-les et précisez leur mode.      1ps
  2. Quelles sont les valeurs d’emploi de ce mode et des temps verbaux repérés ?         1,5pt

2-a) Etudiez les rythmes dans les phrases des lignes 5 à 8 du texte (« nos filles et nos femmes … teintes de votre sang »). 1,5pt

  1. Quel est l’effet de sens du rythme de la phrase « Elles sont devenues folles dans tes bras, et tu es devenu féroce entre les leurs. » 1pt

 

 

  1. SEMANTIQUE 5pts
  1. Quelles sont les idées exprimées implicitement dans la phrase suivante. « Ici tout est à tous…mien » Qu’en  déduisez-vous ? 2pts
  2. Sur quels présupposés repose la phrase suivante : « elles (nos filles et nos femmes) ont commencé à se haïr ; vous vous êtes égorgées : et elles sont revenues teintes de votre sang. » 3 pts  

 

En déduire l’intention critique de DIDEROT.

 

  1. RHTORIQUE DES TEXTES 5pts
  1. Quels procédés du blâme retrouvez-vous dans ce morceau ? 1pt
  2. Que est le registre de ce texte ? Justifiez votre réponse en vous aidant du lexique et de la syntaxe. 1, pt
  3. Quelle attitude DIDEROT défend-il vis-à-vis de l’étranger et de l’autre en général ? Délimitez-en le passage du texte et repérez les procédés utilisés. 2,5pts

 

                                                        

 

 

CORRIGE DE L’EPREUVE DE LANGUE

 

 

  1. COMMUNICATION

 

  1. L’emploi de l’apostrophe « toi, chef des brigands », la profusion des marques de l’émetteur et du récepteur, en l’occurrence « nous » et « vous », les phrases interrogatives et les phrases exclamatives nous autorisent à dire que ce texte est un discours.

2- Dans ce texte, on assiste à un jeu des différents pronoms personnels. C’est ainsi que les pronoms personnels de la deuxième personne, en l’occurrence « toi » et « tu », sont utilisés pour désigner le chef des brigands dans l’expression « toi,  chef des brigands », et l’interprète tahitien nommé Orou. Or lorsque Diderot emploie la proposition « vous vous êtes égorgés pour elles », il fait référence à tous les brigands tandis que dans la proposition « vous êtes deux enfants de la même nature »« vous » renvoieaux Tahitiens et aux brigands. Quant aux pronomspersonnels de la premièrepersonne, « je » représente le vieux Tahitien quand il parle pour lui-même dans l’expression  « je ne sais quelle distinction » alors que «  nous » représente le vieux Tahitien quand il parle au nom de son peuple et le chef des brigands et sa bande quand il écrit sur le métal que « Ce pays est à nous »

L’effet recherché  est d’attirer l’attention du lecteur sur l’intention profonde d’un locuteur déçu, choqué, et indigné par l’égoïsme, l’immoralité et les autres déviances du destinataire.

  1. MORPHO –SYNTAXE

            1a)  Les verbes  de ce texte sont conjugués au passé simple (« ajouta »), à l’imparfait (« débarquait »), au conditionnel présent (« penserais »), au présent de l’indicatif (« peux »), au passé composé (« a enlevé ») …. Après une étude approfondie, force est de  constater que le passé composé  est employé 24 fois et le présent de l’indicatif apparaît 25 fois. Nous pouvons conclure que les temps dominants sont le présent  et  le passé  composé et ces deux temps appartiennent au mode indicatif.

1b) Ces temps et ce mode ont plusieurs valeurs. En effet, le présent est essentiellement utilisé pour exprimer le discours et les vérités éternelles assenées au chef des brigands : « vous êtes deux enfants de la nature ». Quant au passé composé se rapportant au chef des brigands, il est choisi pour évoquer les actions, les comportements et les agissements préjudiciables au chef des brigands dans un passé récent avec des répercussions sur le présent (L3 -16). Le passé composé se rapportant  au vieux Tahitien met en relief le comportement digne et l’attitude responsable,  noble et humaniste des Tahitiens vis-à-vis de leurs semblables après leur arrivée récente chez eux (L19 – 21). Enfin le mode indicatif exprime la réalité peinte et subtilement décriée par le vieux Tahitien.

2a) L’étude du rythme dans les phrases des lignes 5 à 8 du texte débouche sur les conclusions suivantes. La première et la deuxième phrases  comportent chacune trois groupes grammaticaux qui correspondent au rythme ternaire. La deuxième phrase est constituée  de deux propositions indépendantes qui correspondent à deux groupes grammaticaux et au rythme binaire.

2b) Le  rythme binaire de la deuxième phrase crée un effet d’opposition, d’antithèse entre la passion sentimentale aveugle et naïve des filles et des femmes Tahitiennes pour les étrangers et la violence de ces derniers à leur égard.

  1. SEMANTIQUE
  1. Les idées exprimées implicitement dans la phrase « Ici tout est à tous ; et tu nous as prêché je ne sais quelle distinction du  ‘’tien’’  et du  ‘’mien’’ » sont la solidarité, la communauté des biens d’une part et l’individualisme ainsi que l’égoïsme d’autre part. On en déduit que Diderot, par la voix du vieux Tahitien, oppose la solidarité à l’égoïsme et le sens  du bien commun à l’individualisme pernicieux.
  1. Les présupposés de cette phrase sont : nos filles et nos femmes ne se haïssaient avant,  vous viviez dans la paix et l’harmonie avant leur fréquentation et elles avaient un sang noble, tempérant et doux  avant votre rencontre. L’intention de Diderot est de dénoncer subtilement l’agressivité, les mœurs barbares et rétrogrades des étrangers sans pudeur.
  1. RHETORIQUE DES TEXTES
  1. Les procédés du blâme retrouvés dans ce passage sont tout d’abord le vocabulaire dévalorisant constitué de « chef des brigands », « égorgées », esclavage », « le vol de toute une contrée » ; et les phrases exclamatives exprimant la colère et l’indignation comme  « Tu n’es pas esclave ; tu souffrirais plutôt   la mort que de l’être, et tu veux nous asservir ! »

2.) Le registre utilisé est satirique. En effet, on note la présence des termes dévalorisants comme « le chef des brigands » et «inutiles lumières ».Par ailleurs, Diderot emploie les hyperboles telles que

«  folles » et « féroces ». Enfin, on note une profusion de questions rhétoriques, à l’exemple de «  Parce que tu y as mis le pied ? »

  1. Diderot prône la liberté des peuples et cette position est clairement exprimée dans la dernière phrase du texte : « Laisse-nous nos mœurs  ; elles sont plus sages et plus honnêtes que les tiennes ; nous ne voulons point troquer ce que tu appelles notre ignorance contre tes inutiles lumières ». Il défend cette thèse à  l’aide de plusieurs procédés. Il fait d’abord recours à l’ironie à travers l’expression « ce que tu appelles  ignorance ». En outre, il emploie la comparaison par le biais de l’expression « plus sages et plus honnêtes que les tiennes ». Enfin, il fait usage de la personnification à travers les mots comme « sages » et « honnêtes » pour attribuer les traits humains  aux coutumes des Tahitiens.

 

EPREUVE DE LITTERATURE

CLASSES: 2nde A4                                                          DUREE: 2H                                                                        COEF: 2

CONTRACTION DE TEXTE

La mode demeure un grand mystère. Dans les sociétés traditionnelles, il n’y pas de mode. Les vêtements renvoient à des rôles, et chacun revêt celui qui convient  à son âge, à son sexe, à son rang, à sa fonction. Les modifications qui peuvent intervenir sont minimes et les interprétations individuelles ne détruisent pas la pérennité de l’ensemble. Il en est ainsi de tout folklore. Ce qui importe alors, c’est, par le moyen du vêtement, signe extérieur rapidement interprété par quiconque appartient au groupe de perpétuer  la tradition du groupe. Chez les Incas, si l’on modifiait sa coiffure au lieu d’adopter celle de son clan et de son rang, on était passible de la peine de mort. Le vêtement renvoyait à une structure, et à une stabilité

La mode ne d’introduit réellement que dans les sociétés qui croient au changement, qui se sont engagées dans la voie du changement. Elle est alors liée étroitement à l’économie d’une part, et  à la structure sociale d’autre part, mais de manière justement mouvante. Pendant très longtemps, la mode a été un phénomène qui n’intéressait qu’une très faible partie de la population, celle-là même à qui il n’était pas interdit de changer. Réservée à l’élite, elle servait à faire le départ entre une population simple qui se vêtait et une population riche qui s’habillait. Il n’y a pas si longtemps que ces différences s’estompent. On m’a souvent raconté l’histoire d’une petite fille de ma famille dont on admirait la précocité car, à quatre ans, elle répondit à sa mère qui lui disait : « Tu vois la dame, là-bas ?- ce n’est pas une dame, c’est une femme, elle n’a pas de chapeau. » Ceci se passait, je crois vers 1930. Les déterminations sociales par la mode perdent depuis, chaque  année de leur éloquence. Nous allons certainement de plus en plus vers une démocratisation des modes, tant féminines que masculines. De moins en moins la mode demeure un phénomène de classe, de plus en plus elle devient un phénomène de masse, avec variations individuelles  importantes, relevant du seul goût ou de la seule fantaisie et ne renvoyant à aucun système semi-obligatoire.  

            Les liens avec l’économie sont d’autant plus intéressants : la mode agit comme un renouvellement nécessaire des goûts qui permet une fabrication, une distribution et une consommation très accrue d’objets qui, sans elle, pourrait faire à chacun un usage beaucoup plus long, Il est donc logique que cette incitation au renouvellement s’accélère lorsque les techniques s’améliorent : à l’heure actuelle, la mode doit se renouveler entièrement environ tous les cinq ans, avec d’innombrables paliers intermédiaires pour les différents articles, afin que tous ceux qui vivent de la confection et des industries annexes aient toujours du travail….

            La mode est désormais l’apanage des adolescents. Cela s’explique certainement par l’importance, évidente, de cette classe d’âge des quinze à vingt ans, actuellement la plus nombreuse de la population française et, de surcroît, la seule qui n’ait jamais connu la guerre, même bébés ! Nous sommes tous fascinés par ces enfants de la paix et de la prospérité qui, sous nos yeux, créent un monde nouveau de la consommation frénétique, du bien-être et des contestations mineures, à défaut d’idéologies. Ce sont eux la mode, puisqu’avec eux un monde nouveau commence. Il est symptomatique qu’ils cherchent à abattre les deniers systèmes de classification qu’avaient conservés les vêtements : ils mélangent hardiment mode masculine et mode féminine.

E. Sullerot, Droit de regard, Ed. Denoël, 1970

RESUME

  1. Ce texte compte environ 578 mots. Vous le résumerez en 144 mots. Une marge de 10%  en plus ou en moins est tolérée. Précisez le nombre de mots utilisés à la fin du résumé.

 

SUJET DE TYPE  II : COMMENTAIRE COMPOSE

WILFRIED

Vous n’avez jamais rêvé d’être un Blanc ?

KARMIS

Je me pendrais si, un matin, je me réveillais Blanc.

WILFRIED

Vous vous pendriez d’être devenu Blanc ?

KARMIS

Vous n’être plus un Noir, c’est-à-dire moi-même.

WILFRIED

Vous n’êtes pas un vrai nègre.

KARMIS

            Quelques Noirs s’épuisent à devenir vos égaux. Je n’en fais pas partie. Tout est possible, pensent-ils, il suffit de s’efforcer. Vous leur prêchez l’idéal d’une fraternité universelle, mais vous êtes maîtres dans l’art de créer des inégalités. Trotte-menu immobiles à la poursuite d’Achille, ils chevillent et lestent à leur insu votre échelle sociale. Mais nous, qu’au pied de cette échelle l’ignorance et la misère ont figés, seul nous sauvera un bouleversement radical des rapports sociaux. Qu’on  lâche l’échelle, ou mieux, qu’on l’abatte ! Plus haut grimpe le chimpanzé et plus retentit sa chute quand surgit l’arbalétrier à l’œil sûr.

WILFRIED

            Malgré notre supériorité. Nous prêchons un idéal de fraternité, tandis que vous comptez sur un cataclysme fortuit pour prendre notre place.

KARMIS

            Votre idéal est pernicieux : il veut établir d’abord ce qu’il prétend ensuite supprimer : l’inégalité naturelle entre Noirs et Blancs. Rien n’est fortuit. Le moment venu, nous saurons provoquer le cataclysme.

WILFRIED

            Qu’on interroge l’histoire ! Qu’avez-vous fait ? Vous demeurez  inlassablement les mêmes.

KARMIS

            Qui vous a dit que l’histoire ne date que d’hier, qu’elle est contemporaine de son support abstrait et malléable, l’écriture ? Est-il possible que des génies noirs n’aient jamais illuminé dans le monde ? L’histoire ne s’érige que sur ses propres décombres. Comme un prince serre dans sa main un sablier croyant tenir un sceptre, comme un potentat à chaque toast qu’il porte lève une clepsydre, de même  une civilisation, aussitôt née, déclenche sont compte à rebours. Elle progresse, conjure l’éphémère, se vêt d’éternité. Pourtant, l’attendent, inexorables, les moments crépusculaires. La décrépitude des nations jadis reines prélude au terme de l’altière hégémonie blanche. Trempés au creuset de la souffrance, les Noirs rebrandiront le flambeau de l’histoire. Vous qui vous targuez de vos inventions techniques, trouvez vite de quoi effacer en leur âme les traces de vos crimes. Supposez qu’un jour, devenus ou redevenus les maîtres, les Noirs se souviennent ! Et comment oublieraient-ils, eux qui vivent de leur mémoire, et puisque vous avez inventé l’écriture ?

 

Joseph NGOUE, La Croix du Sud. Acte II, scène 4 (extrait).

 

            Sans dissocier le fond de la forme, vous ferez de ce texte un commentaire composé. En vous appuyant sur les ressources stylistiques du texte, vous pourrez, si vous le voulez,  montrer comment Karmis assume sa négritude.   

SUJET DE TYPE III : DISSERTATION

« Les écrivains qui ont de l’influence ne sont que des hommes qui expriment parfaitement ce que les autres pensent et qui réveillent dans les esprits des idées ou des sentiments qui tardaient à éclore »

         Quelles réflexions cette pensée de Joubert vous inspire-t-elle ? Illustrez vos propos par des exemples précis tirés de vos lectures.  

 

CORRIGE LANGUE

 

           COMMUNICATION : 5pts

1-a) De l’observation de cet extrait de l’acte IV, scène 3 se dégage 3 types d’énoncé : les paroles des personnages (l’écriture en caractères d’imprimerie traditionnels), les indications scéniques (l’écriture en italique) et l’écriture en lettres capitales (les noms des personnages). Les destinataires des didascalies (noms des personnages et indications scéniques) sont les comédiens et les metteurs en scène. Les  paroles des personnages de la scène s’adressent à ces personnages eux-mêmes et au public.

    b)  Les indications qui prendront une forme non verbale lors de la représentation sont les didascalies (noms des personnages et indications scéniques)

    c) Cet extrait relève du genre théâtral et plus précisément du théâtre en prose.

2-a) Le référent du message de ce texte est la mort de Wilfried HOTTERMAN, personnage central de La Croix Du Sud. Les indices qui le prouvent sont « la mort de Wilfried », « les coups de feu éclatent » , « Wilfried perd ses étriers », « il s’écroule », « le ciel s’obscurcit », « des cris », « des pleurs » …

    b) La principale fonction de communication dans la tirade du NOTAIRE est la fonction référentielle grâce aux substituts lexicaux et grammaticaux de Wilfried (« le meilleur archer du Sud », « l’homme aux sept coupes d’or », « lui » 5 occurrences de « il ».) ainsi que les substituts grammaticaux de la Croix du Sud, en l’occurrence « elle » qui apparait 4 fois.

  • MORPHO-SYNTAXE : 5pts

   1-a) 4 répliques s’enchaînent dans cet extrait de l’acte V, scène 3 où SUZANNE reçoit le NOTAIRE et HANS, après l’événement tragique. Le NOTAIRE est visiblement abattu et affaibli par la scène qu’il vient de vivre : il est soutenu pas HANS comme l’indique les didascalies initiales (« SCENE III », « SUZANNE. Entre HANS soutenant LE NOTAIRE »). Ces répliques  sont rapatries en  02 pour SUZANNE, 01 pour HANS et 01 pour LE NOTAIRE.

                Les 2 répliques de SUZANNE sont brèves et s’articulent autour de 3 phrases simples : une exclamative et 2 interrogatives traduisant le sondage/la quête d’une information fiable au sujet des circonstances de la mort de WILFRIED et surtout sur la réaction de la ville face à cette mort.

                La réaction de HANS, dont l’attitude est mieux éclairée par les didascalies « HANS se tournant vers LE NOTAIRE », est aussi brève et tient en une phrase déclarative simple. Interdit (très étonné) sans doute par la tournure qu’a pris l’événement, il sollicite subtilement  LE NOTAIRE pour l’aider à en rendre compte à SUZANNE.

                La réplique du NOTAIRE, la plus longue et la plus dense, est une tirade composée de 26 phrases déclaratives. Ces phrases éclairent et racontent dans les détails circonstances de la mort de WILFRIED. Elles en donnent le caractère épique et la symbolique. Cette mort est porteuse d’espérance pour le Sud car elle semblable à celle de JESUS CHRIST, la sauveur de l’humanité incompris et tués par les siens. WILFRIED est donc un martyr.

   b) Le dialogue de cet extrait est de type informatif de la communication entre les personnages est réussie

 2-Quatre modes des verbes se retrouvent dans ce texte : le mode subjonctif avec le verbe « trouvât » au subjonctif imparfait ; le mode conditionnel avec les verbes « présenterait » et « saurait » au présent ; le mode participe avec les verbes « réduisant » (présent), « fixés », « affolés », « accrochés » (passé) et enfin le mode indicatif avec 3 temps verbaux : l’imparfait, le passé composé et le présent

                Les verbes à l’imparfait sont « étais », « refluait », « parlaient », « hurlait », « étais », « tendait ». Les verbes « a essayé » et «  a jailli » sont au passé composé. Le reste des verbes est au pressent : « est », « serre », « s’arrêter », « fait », « bande », « décroche », « jette », « ouvre », « rapproche », « porte », « sonne », « éclatent », « perd », « s’écroule », « s’obscurcit », « cognent », « ranime », « demeure », « ruisselle », « ose » ,« fuient », « reste », « vogue », « glisse », « file », « se fige », « vole », « estompe », « accuse », « prend », « n’est plus », « règne », «  diffuse »,  « fanent », « devient », « s’annoncent », « sont »…

                Le temps dominant dans la tirade est donc le présent du mode indicatif. Il s’agit d’un présent historique ou de récit utilisé par LE NOTAIRE pour actualiser et faire revivre la mort de WIMFRID et son caractère prophétique. LE NOTAIRE voudrait sans doute par ce récit pathétique  agir sur SUZANNE jusque-là irréductible et sans états d’âme pour son mari en situation.

  • SEMANTIQUE 5pts

   1-a) Les connotations rattachées au terme « Sud » sont l’obscurantisme/les ténèbres, l’oppression, l’enfer, la souffrance et la mort. « La Croix du Sud » connote la lumière/la clarté ; « la Colombe » prend la signification la de douceur de la tendresse da la  pureté et de la paix ; «  la Table Partage » connote la réconciliation, l’harmonie retrouvée.

   b) Ces connotations sont d’origine culturelle.

    2-a) Deux principaux champs lexicaux se développent dans ce texte : le champ lexical de la mort et celui de l’espoir.

                Le champ lexical de la mort se construit grâce aux termes « souffrances humaines », « larmes du Sud », « mort de WILFRIED » ; « coups de feu », « s’écroule », « s’obscurcit », « des cris », « pleurs », « pas une seul étoile », « par un soupçon d’aurore », « nui », « obscurité ». Quant au champ lexical de l’espoir, il se déploie à travers les termes « Bientôt le ciel se ranime », « une étrange clarté », « splendeur éblouissante », « abolir la Tache noire » , « la Croix du Sud », « Voie lactée », « libre », « Moiré de miel et d’ambre », « le Sac à charbon noir n’est plus », « un monde transformé », « la Croix du Sud règne sans partage », « l’aurore », « lueurs crépusculaires », « les temps nouveaux s’annoncent », « ils sont présent ».

    b) LE NOTAIRE associe ces 2 champs lexicaux parce que son intention profonde est de montrer que la mort de WILFRIED peut être comprise comme un sacrifice expiatoire/réparateur/purificateur. Elle suscite l’espoir d’un changement positif dans le Sud : l’événement d’un monde nouveau, un monde de lumière, de liberté, de tolérance de l’autre ou de dialogue interracial.

Le discours implicite ou le sous-entendu qui se dégage de l’association de ces 2 champs est que WILFRIED est un messie, le sauveur ou l’espoir de libération du Sud.

  • RHETORIQUE DES TEXTES          /5pts
  1.   La tirade du NOTAIRE est de type narratif comme l’attestent l’emploi de l’imparfait et du présent à valeur narrative, les indices spatio-temporels tels que « au cœur du carrefour », « la nui » ainsi que les personnages mis en scène, notamment « la foule », « les meneurs », « LE NOTAIRE », « WILFRIED ».

2-a) dans les l.1 à 11, LE NOTAIRE utilise les 3 comparaisons suivantes : « les yeux fixés  sur l’infini, à l’instar d’un orant qui présenterait à Dieu  les souffrances du Sud », « il rapproche  lentement ses deux mains l’une de l’autre, les porte au firmament comme d’il tendait aux astres les larmes du Sud », « ouvre grand ses bras comme étreindre le monde ».

             Le comparé dans la 1er comparaison c’est WILFRIED et le comparant est un orant. Dans le 2nde, les 2 mains rapprochées et tendues vers le firmament sont le comparé et la présentation aux astres de toutes les larmes du Sud est le comparant. Enfin, les bras ouvert et l’étreinte du monde sont respectivement le comparant de la 3éme comparaison

          b)  Ces comparaison révèlent du personnage WILFRIED un homme de cœur, un humaniste, un défenseur des opprimés, un intercesseur. 

 3- Les tonalités lyriques et tragiques se côtoient dans ce texte.

             L’emploi du vocabulaire des sentiments (surprise et admiration), de l’exclamation « O splendeur ! », du champ lexical de la nature construit avec des termes tels que « la voûte nocturne », « firmament », « astres », « ciel », « nuit », montagnes », « aurore », « lueurs crépusculaires » ; « numération emprunte d’admiration « libre, frémissante, comme ivre d’elle-même, elle glisse dans l’éther, vole, file et se fige un point(….) » justifient l’importance de la tonalité lyrique dans l’extrait.

             La tonalité tragique du texte se reconnaît grâce aux énumérations l’effet dramatique de la scène telles que « Il band son arc, décoche une flèche terrible vers la voûte nocturne, jette son arme, ouvre grand ses bras comme pour étreindre le monde. » , « des coups de feu éclatant, WILFRIED perd ses étriers », « Mais voici qu’à l’instant qu’il s’écroule, tout le ciel s’obscurcit », « Des cris, des pleurs, des appels au secours cognent les pans de nuit », « Plus une seul étoile, par un soupçon d’aurore, une panique générale. ». Outre ces indices, on peut également notre le champ lexical de mort (cf. SEMANTIQUE 2-a), le recours à la 3eme personne (cf. COMMUNICATION 2-a) et les oppositions lexicales syntaxiques : «  le ciel s’obscurcit »/ « le ciel se ranime » ; « Tandis que d’autres fuient, je reste  cloué sur place »

                                                                                                                                                                                                              

CORRIGE LITTERATURE

SUJET DE TYPE I : CONTRACTION DE TEXTE

  • RESUME

Paragraphe 1 : Dans les sociétés traditionnelles, les vêtements ont une fonction sociale et sont stables.

Paragraphe2 : La mode n’est perceptible que dans les sociétés qui croient au changement et est étroitement liée à l’économie et à une structure sociale en mutation ; d’où la démocratisation des modes.

Paragraphe 3 : Sur le plan économique, la mode est un  facteur important de la société de consommation.

Paragraphe 4 : la mode est désormais réservée aux jeunes parce qu’ils sont très nombreux et sont constamment à la recherche de la nouveauté.

  • DISCUSSION

Thème : La fonction du vêtement.

Problématique : Le vêtement n’a-t-il qu’une fonction sociale ? N’a-t-il  pas d’autres fonctions ?

  1. Thèse : Le vêtement a une fonction sociale (âge sexe, rang, fonction)
  2. Antithèse : Le vêtement a d’autres fonctions (économique, didactique, artistique…)
  3. Synthèse : le vêtement a plusieurs fonctions.

SUJET DE TYPE II : COMMENTAIRE COMPOSE

Idée générale : La fierté de Karmis d’appartenir à la race noire.

  1. Le refus d’assimilation de Karmis
  • Les phrases interrogatives
  • Les connotations des  couleurs (noir, blanc)
  • L’ironie
  • Les phrases déclaratives
  • Les termes dépréciatifs
  • L’emploi de « mais »
  • L’hyperbole
  • Le paradoxe

 

  1. La croyance de Karmis à la dialectique de l’histoire.
  • Le futur simple
  • La phrase  interrogative
  • La négation restrictive
  • Les termes appréciatifs et dépréciatifs
  • La  comparaison
  • L’emploi de « pourtant »
  • L’implicite « devenus » ou « redevenus »
  • Les connotations culturelles : «mémoire »  et « écriture »
  • L’impératif présent

 

SUJET DE TYPE III. DISSERTATION

Thème : Les critères  de l’influence des écrivains sur la société

Problématique : L’influence des écrivains sur la société est-elle uniquement déterminée par sa fonction de porte-parole et de visionnaire ? N’existe –t-il pas d’autres facteurs d’influence de ceux-ci ?

  1. L’écrivain est un porte-parole et un visionnaire

 

  1. La fonction de porte-parole de l’écrivain
  • Brink et la condition des Noirs dans Une Saison Blanche et Sèche.
  • Césaire, porte-parole des Noirs dans Cahier d’un Retour au Pays Natal.

 

  1. L’écrivain visionnaire
  • Brink et la fin de l’Apartheid dans Une Saison Blanche et Sèche
  • Mveng a prédit la mondialisation à travers ses 4 lettres dans Balafon.
  • Ngoué a prédit  la fin du racisme au Sud dans La Croix du Sud à travers le combat et la mort de Wilfrid.

 

  1. Les écrivains ont  d’autres facteurs d’influence sur la société
  1. L’expression du plaisir par le comique et le pathétique
  • Le comique des mots, des gestes, des caractères dans L’avare de Molière 
  • Le pathétique dans la tragédie en l’occurrence La Croix du Sud  de Ngoué

 

  1. La beauté formelle comme source d’influence de l’écrivain sur la société
  • Les parnassiens et l’art pour l’art
  • La modernité d’Apollinaire
  • La création du calligramme par Apollinaire (Kallos « beauté » et gramma « lettre, écriture »)

 

Synthèse

Une multitude de facteurs permettent aux écrivains d’influencer les hommes.

 

La Chanson du Mal-Aimé

OPO : Décrire les sentiments qui animent le poète (lyrisme du poète).

 

A Paul Léautaud.

Et je chantais cette romance

En 1903 sans savoir

Que mon amour à la semblance

Du beau Phénix s’il meurt un soir

Le matin voit sa renaissance.

 

J’ai hiverné  dans mon passé

Revienne le soleil de Pâques

Pour chauffer un cœur plus glacé

Que les quarante de Sébaste

Moins que ma vie martyrisés

 

Mon beau navire ô ma mémoire

Avons-nous assez navigué

Dans une onde mauvaise à boire

Avons-nous assez divagué

De la belle aube au triste soir

 

Adieu faux amour confondu

Avec la femme qui s’éloigne

Avec celle que j’ai perdue

L’année dernière en Allemagne

Et que je ne reverrai plus

 

Voie lactée ô sœur  lumineuse

Des blancs ruisseaux de Chanaan

Et des corps blancs des amoureuses

Nageurs morts suivrons-nous d’ahan

Ton cours vers d’autres nébuleuses

 

Je me souviens d’une autre année

C’était l’aube d’un jour d’avril

 J’ai chanté ma joie bien-aimée

Chanté l’amour à voix virile

Au moment d’amour de l’année

Guillaume Apollinaire, « La Chanson du Mal-Aimé » (cinq dernières strophes),  Alcools Edition Masseu 2010   

  1. LES HYPOTHESES PROVISOIRES DE LECTURE

 

  • Est-il question de la rupture du poète avec un passé dysphorique ?
  • Ce poème serait centré sur la renaissance du poète ; le poète serait un phénix qui renaît de ses cendres.
  • Ce poème n’est-il pas le symbole des amours perdus du poète, puis retrouvés grâce à l’écriture ? Autrement dit, ce poème n’est-il pas une sublimation du poète grâce à l’écriture ?
  •  Ce poème serait axé sur une crise de conscience du poète.
  • Nous  sommes tentés d’affirmer qu’Apollinaire rompt  avec la femme qu’il avait aimée et qui a fait de lui un Mal-Aimé.
  • Est-il question de la plongée du poète dans un souvenir dysphorique et de l’évocation d’un passé euphorique ?
  • Ce poème serait la musique retrouvée du poète.
  • Ce poème serait le souvenir d’un amour perdu et retrouvé  par le poète.

 

  1. LA FORMULATION DES AXES DE LECTURE
  • Le souvenir des tourments du poète.
  • Le souvenir de la renaissance du poète.

 

  1. L’ETUDE APPROFONDIE DU TEXTE OU LA VALIDATION DES HYPOTHESES PROVISOIRES DE LECTURE FORMULEES

 

  1. LE TITRE
  1. RELEVE ET ANALYSE. 
  • « Chanson » : pièce de vers de ton populaire généralement divisée en couplets et refrain (chant, ballade, mélodie…..)
  • « Mal-Aimé » : antonyme de « Bien-aimé » (personne aimée d’une affection particulière, personne aimée d’amour, amoureux, amant, maîtresse)
  • « Mal-Aimé » : néologisme (mot inventé) d’Apollinaire calqué sur « bien-aimé », terme à valeur dépréciative qui connote les déceptions sentimentales.
  • « du » : article défini contracté qui veut dire « de le », valeur d’appartenance.

 

  1. INTERPRETATION
  • Ce poème est l’expression d’un cœur brisé
  • Ce poème est une chanson plaintive.

 

  1.    LES MARQUES DE LA PERSONNE
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • « je » et « j’» : pronoms personnels de la 1ere personne du singulier, marques de la fonction expressive, du ton lyrique, du registre familier et de l’émetteur ; présence de cinq occurrences ;  référence  au poète, en l’occurrence Apollinaire.     
  • « mon » : déterminant possessif de la 1ere personne, masculin singulier ; marque de l’émetteur et indice du ton lyrique ; deux occurrences ; détermine « navire» et le « passé » du poète.
  • « ma » : trois occurrences, déterminant possessif de la 1ere personne du singulier, marque de la fonction expressive,  du ton lyrique et de l’émetteur ; référence au poète et à son double, à savoir sa « mémoire » ainsi qu’aux autres poètes et tous ceux qui souffrent d’amour.
  • « ton » : déterminant possessif de la 2eme personne du singulier, marque de la fonction impressive et du récepteur ;  détermine « cours », c'est-à-dire la trajectoire de la pensée, d’esprit.
  • Présence d’un jeu de pronoms personnels ; « je »  devient « nous » et vice-versa.

 

  1. INTERPRETATION 
  • Expression des sentiments du poète, lyrisme du poète.
  • Dédoublement ou dualité du poète ; le poète, en sa qualité d’être charnel, s’adresse à une autre partie de lui qui est sa dimension spirituelle et celle-ci est représentée par sa mémoire.
  • Le poète est le porte-parole de tous les êtres déçus sur le plan sentimental. Par conséquent, il parle d’abord en son nom propre et ensuite au nom de tous ceux qui sont victimes des déceptions amoureuses.

 

  1. LES PHRASES INTERROGATIVES
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • « Mon beau navire ô ma mémoire 

Avons-nous assez navigué

Dans une onde mauvaise à boire »

  • « Avons-nous assez divagué

De la belle aube au triste soir »

  • Emetteurs dans ces deux phrases interrogatives : le poète (être de chair) et son esprit (sa mémoire).
  • Récepteurs dans ces deux phrases interrogatives : le poète et son double, c'est-à-dire sa mémoire.
  • Objet de ces deux questions ou référent ; question sur la durée nécessaire pour faire le deuil de la perte de la bien-aimée du poète.
  • Phrases interrogatives : indices de la fonction conative,  connotent la volonté de comprendre ; questions rhétoriques.
  • Présence d’une troisième occurrence (4e strophe).
  • Emetteurs : le poète et tous les cœurs brisés.
  • Récepteurs : le poète et tous les cœurs brisés représentés par l’esprit (« voie lactée »)  
  • Objet de la 3e phrase interrogative ou référent : la suite à donner à la vie sentimentale après une déception sentimentale. Autrement dit, l’être humain, après une déception sentimentale doit-il pour toujours maudire l’amour ou au contraire retrouver le chemin qui mène aux plaisirs de l’amour?  

 

  1. INTERPRETATION
  • Drame intérieur, drame psychologique d’Apollinaire et partant, de tous les amoureux.
  • Exploration d’une espace psychologique dysphorique.
  • Volonté d’Apollinaire d’oublier sa déception et de reprendre goût à la vie, de recommencer une nouvelle vie sentimentale.
  • Questionnement  du poète sur le choix à faire après la perte de sa bien-aimée et sur la durée du deuil.

 

  1. LE PASSE COMPOSE ET LE PRESENT DE L’INDICATIF
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • Passé composé : « ai hiverné », « avons navigué », « avons divagué » , « ai perdu » et « ai chanté ».
  • Présent de l’indicatif : «  me souviens » et « s’éloigne ».
  • Valeur du passé composé : temps du système verbal du passé, temps du passé récent ; expression de l’antériorité, des  actions antérieures à celles qui sont exprimées au présent de l’indicatif.
  • Référence aux actions passées accomplies par le poète, à l’instar de son errance psychique, de sa chanson euphorique et de la perte de sa bien-aimée.
  • Valeur du présent de l’indicatif : présent d’énonciation, expression des actions qui se déroulent au moment où l’on parle, en l’occurrence le souvenir d’un passé dysphorique et euphorique.
  • « me souviens » : référence à une année euphorique et plus précisément  « un jour d’avril ».
  • « s’éloigne » : référence à  la rupture du poète avec sa bien-aimée.

 

  1. INTERPRETATION
  • Evocation par le poète d’une période triste et d’une période gaie ; plongée  dans le souvenir.
  • Evocation des tourments du poète après la perte de sa dulcinée.

 

  1. L’ALLEGORIE
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • « Mon beau navire, ô ma mémoire » et « Voie lactée ô sœur lumineuse »
  • Présentation de la « mémoire » et de « la voie lactée » sous l’apparence d’un personnage humaine par l’entremise des mots comme « nous » et « sœur lumineuse ».
  • « O » : présence de deux occurrences, interjection traduisant un vif sentiment, terme servant à interpeller.
  • « mon beau navire » : référence à l’instabilité de l’esprit, à la dynamique de la mémoire, à l’errance.
  • « voie lactée » : bande blanchâtre  et floue qu’on aperçoit dans le ciel pendant les nuits claires ; connote l’espace, l’infinie, la mémoire infinie, l’esprit, le trouble intérieur.

 

  1. INTERPRETATION
  • Mise en relief du trouble du poète, de ses tourments.
  • Mise en relief de l’instabilité émotionnelle du poète, des tribulations du poète.
  • Errance psychologique du poète, vie de Bohème du poète.

 

  1. LA METAPHORE
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • « mon beau navire », « voie lactée ».
  • Comparant : « la mémoire », l’esprit du poète.
  • Comparés : « mon beau navire » et la « voie lactée ».
  • Connotations des comparés : la rêverie, l’errance psychique, l’instabilité émotionnelle, le trouble.
  • « nageurs vifs »
  • Comparant : nageurs morts, référence à des corps qui dérivent, connotent l’absence de maîtrise, de volonté et d’énergie.
  • Comparé ; les amoureux déçus, y compris le poète.

 

  1. INTERPRETATION
  • Trouble intérieur du poète ; tourments psychologique.
  • Lassitude du poète ; déception sentimentale du poète.

 

  1. LA PHRASE DECLARATIVE
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • « J’ai  hiverné dans mon passé »
  • Valeur de la phrase déclarative : énoncer les faits, en l’occurrence la période de trouble du poète qui a coïncidé avec  l’hiver, une saison qui connote la souffrance et la mort.

 

  1. INTERPRETATION
  • Evocation d’une période triste de la vie d’Apollinaire
  • Douleur physique et psychologique d’Apollinaire
  • Evocation du souvenir de la mort de la nature qui s’accompagne de celui de la perte de la dulcinée du poète.

 

  1. LA PERIPHRASE
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • « faux amour confondu » : expression à valeur dépréciative, référence à une relation sentimentale anéantie, démasquée, référence à la trahison dont le poète est victime, référence à l’amour qui a existé entre le poète et sa bien-aimée, expression qui connote la déception et la perfidie.
  • « le soleil de Pâques » : expression à valeur appréciative qui connote la renaissance du poète.
  • « Pâques » : fête chrétienne pour commémorer la résurrection du Christ après la mort.
  • « le soleil » : astre qui génère la  lumière et la chaleur et qui connote la vie et une période gaie.

 

  1. INTERPRETATION
  • Mise en relief de la trahison dont le poète a été victime.
  • Rupture du poète avec sa bien-aimée.
  • Expression de la renaissance du poète après sa déception sentimentale.

 

  1. L’EMPLOI D’ « ADIEU »
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • « Adieu » : formule dont on se sert en prenant congé de quelqu’un qu’on ne doit plus revoir.
  • « Adieu » : antonyme « d’au revoir », formule par laquelle en marque qu’une chose est perdue pour soi ; mot qui connote la déception et la rupture définitive et totale.

 

  1.   INTERPRETATION
  • Le poète met un terme à sa relation avec sa bien-aimée.
  • Rupture définitive du poète avec sa dulcinée.

 

  1. LE SUBJONCTIF PRESENT
  1. RELEVE ANALYSE
  • « Revienne le soleil de Pâques »
  • Suppression ou ellipse de « que » accompagnée d’une inversion du sujet «  le soleil ». Par conséquent, on pourrait avoir la phrase suivante : « (Que) le soleil de Pâques revienne ».
  • Valeur du subjonctif : expression d’un souhait, de l’avènement d’une période heureuse, en l’occurrence le printemps qui connote la renaissance.

 

  1. INTERPRETATION
  • Volonté de reprendre goût à la vie après une période difficile.
  • Volonté du poète de renaître tel un phénix   de ses cendres.
  • Révolte du poète contre un passé triste.

 

  1. L’INPARFAIT DE L’INDICATIF
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • « c’était » : temps du passé à valeur descriptive, référence à une description statique à travers le verbe d’état « être ».
  • Objet d’écrit : le souvenir d’un jour d’avril, mois qui connote le printemps et la renaissance.

 

  1. INTERPRETATION
  • Description d’un souvenir heureux, empreint de renaissance.
  • Evocation d’un souvenir euphorique.

 

  1. LES CONNOTATIONS RELIGIEUSES
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • « Pâques » : fête chrétienne qui commémore la résurrection du Christ et qui connote la renaissance et la  victoire du Christ sur la mort.
  • « Chanaan » : terre promise, terre de béatitudes, paradis terrestre. Référence au lieu recherché par le poète après sa déception.

 

  1. INTERPRETATION
  • Expression de la renaissance du poète.
  • Le poète veut oublier le passé afin de recommencer une nouvelle vie marquée par le bonheur.
  • Le poète est en quête d’un espace de bonheur, d’un lieu qui contraste radicalement avec celui qui a vu naître et prendre forme sa déception.

 

  1. LA COMPARAISON
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • « Un cœur plus glacé / Que les quarante de Sébaste / Moins que ma vie martyrisés »
  • Reformulation de ces vers : un cœur plus glacé que les quarante de Sébaste ; les quarante de Sébaste sont moins martyrisés que ma vie.
  • Comparés : « un cœur » et « les quarante de sébaste martyrisés ».
  • Comparants : « les quarante de sébaste » et  « ma vie ».
  • Outils grammaticaux de comparaison : « plus……. Que » et « moins…..que ».
  • « un cœur…….glacé » : expression à valeur dépréciative, métonymie (mise en relief de la dimension sentimentale du poète) qui connote l’absence de vie sentimentale et la souffrance.
  • « les quarante de Sébaste martyrisés » : référence aux poissons des mers froides du nord de l’Europe qui connotent un froid extrême ; expression à valeur dépréciative. 
  • « plus……….que » : locution comparative à valeur de supériorité qui met en relief le degré élevé de la souffrance sentimentale du poète.
  • « moins…..que » : locution comparative à valeur d’infériorité qui met en relief les douleurs endurées par le poète (physiques et sentimentales)

 

  1. INTERPRETATION
  • Expression de la douleur physique et sentimentale du poète
  • Mise en relief de la souffrance extrême du poète 

 

  1. LA NEGATION
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • « Et que je ne reverrai plus »
  • Valeur : négation temporelle à valeur de rupture totale
  • Objet de la négation ou référent : Refus définitif de continuer à rencontrer la femme qu’il a aimée et qui a fait de lui un Mal-être.
  • Présupposé : Avant le poète a aimé cette femme qui est aujourd’hui à l’origine de son mal-être.
  • Sous-entendus : le poète est déçu, il est décidé de rompre définitivement avec cet amour mortifère.  

 

  1. INTERPRETATION
  • Rupture définitive du poète avec celle qu’il a aimée.
  • Déception sentimentale du poète.

 

  1. LES REPERES REMPORELS
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • « l’année dernière en Allemagne » : référence à une période triste, celle de la perte de sa bien-aimée.
  • « une autre année » : période de joie et de bonheur.
  • « un jour d’avril » : référence au début du printemps qui connote la renaissance après les épreuves terrifiantes.
  • « moment d’amour de l’année » : expression à valeur appréciative qui connote la fin de la douleur et une renaissance sentimentale.

 

  1. INTERPRETATION
  • Présence de deux périodes passées antagonistes 
  • Evocation d’une  vie passée caractérisée par  les moments de tristesse et de bonheur.

 

  1. Le PARALLELISME
  1. RELEVE
  • (V7 et 9)
  • « Avons – nous assez navigué ».

« Avons-nous assez divagué ».

  • (V1 et 23)
  • « J’ai hiverné dans mon passé ».

« J’ai chanté ma joie bien-aimée »

  • (V12 et 13)
  • « Avec celle qui s’éloigne / Avec celle que j’ai perdue »

 

  1. ANALYSE
  • 1ere occurrence : rapprochement au niveau de la structure des vers (auxiliaire + sujet +participe passé) ; emphase au mise en évidence de la  même idée dans les deux vers (affinité), à savoir l’errance ou l’instabilité émotionnelle.
  • 2e occurrence : rapprochement au niveau de la structure des deux vers (sujet + auxiliaire + participe passé + complément) ; contraste ou mise en évidence de deux idées dans les deux vers, à savoir le souvenir d’un passé triste et le souvenir d’une passé heureux.
  • 3e occurrence : rapprochement au niveau de la structure des vers (compléments + pronom relatif + verbe) insistance sur la distanciation, la séparation et la perte.

 

  1. INTERPRETATION
  • Mise en relief du drame intérieur du poète ; instabilité émotionnelle du poète.
  • Evocation d’un souvenir à la fois euphorique et dysphorique
  • Evocation lancinante de la perte de son amour.

 

  1. LA RIME
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • « navigué » / « divagué »
  • Présence d’une rime féminine et suffisante (/9/ + /e/) 
  • « Navigué » : référence au « navire », métaphore qui connote instabilité.
  • « Divagué » : erré, connote l’instabilité.
  • Présence des rimes croisées dans tout le poème à l’instar de la deuxième strophe (« mémoire / navigué / boire / divagué / soir/ »)

 

  1. INTERPRETATION
  • Renforcement de l’idée d’instabilité du poète
  • Renforcement de l’idée des souvenirs contrastés, à la fois euphoriques et dysphoriques.

 

  1. L’HYPERBOLE
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • « voix virile » : voix énergétique, connote  le regain de vie.

 

  1. INTERPRETATION
  • Insistance sur les talents artistiques, poétiques et musicales du poète.
  • Sublimation du poète à travers la musique

 

  1. LES CONNOTATIONS ARTISTIQUES
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • « chanté l’amour » : référence à la musique,  connote la créativité poétique et musicale, la thérapie Par l’art.

 

  1. INTERPRETATION
  • Mise en évidence de la thérapie artistique
  • Sublimation du poète par l’art (la poésie et la chanson).

 

  1. LES SONORITES
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • « Au moment d’amour de l’année »
  • Présence de /m/ trois occurrences ; allitération.
  • Présence d’une harmonie suggestive dans les mots comme « moment »  et « amour », connote le regain d’amour.

 

  1. INTERPRETATION
  • Regain d’amour du poète ; évocation du souvenir et un amour retrouvé

 

 

CONCLUSION

 

            En somme, « La chanson du Mal-Aimé » dont la formule « Mal-Aimé » est un  néologisme d’Apollinaire calqué sur « bien-aimé » mais l’inversant, est l’expression de l’évocation de la renaissance du poète-phénix après une douleur  sentimentale extrême. En effet, le poète se souvient d’une période dysphorique marquée par la perte de sa bien-aimée et le drame intérieur consécutif à cette perte. Toutefois le poète, tel le Christ, transcende ses épreuves en se remettant en question et en se souvenant d’une période euphorique grâce au pouvoir créateur de l’art poétique et musical. Apollinaire rejoint ainsi les poètes comme. Lamartine. Hugo et Baudelaire qui se sont sublimés par l’écriture.

PROLONGEMENT : LE COMMENTAIRE COMPOSE

            Vous ferez de ce texte un commentaire composé. En vous appuyant sur les ressources  stylistiques de votre choix, vous pouvez si vous le voulez, montrer comment s’exprimé par le souvenir, la renaissance du poète-phénix, vainqueur de sa douleur.

PLAN POSSIBLE DU COMMENTAIRE

Thème : l’évocation des souvenirs dysphoriques et euphoriques du poète.

CENTRES D’INTERET

  • Le souvenir des tourments du poète
  • Le souvenir de la renaissance du poète

 

  1. LE SOUVENIR DES TOURMENTS DU POETE
  1. Le triste souvenir de la perte de la bien-aimée du poète
  1. L’évocation d’une période triste
  • La phrase déclarative : « J’ai hiverné dans mon passé »
  • Le passé composé : « a hiverné » et « avons navigué ».
  • Le repère temporel : « l’année dernière en Allemagne »    

 

  1. L’évocation de la perte de sa bien-aimée
  • Le parallélisme (V12 -13) : « Avec la femme qui s’éloigne » / « Avec celle que j’ai perdue ».
  • La négation : « Et que je ne reverrai plus ».

 

  1.  Le drame intérieur du poète
  1. Le questionnement sur la durée du deuil
  • L’allégorie : « Mon beau navire ô ma mémoire »
  • Le parallélisme (V7 et 9) : « Avons-nous assez navigué » / « Avons-nous assez divagué »
  • Le jeu de pronoms : «je » deviens « nous ».

 

  1. Le questionnement sur le devenir du poète après la perte de sa dulcinée.
  • L’allégorie : « Voie lactée ô sœur lumineuse »
  • L’emploi de terme dépréciatif « nébuleuses » et des expressions à valeur appréciative comme « blancs ruisseaux de Chanaan » et « corps blancs des amoureuses ».

 

  1. LE SOUVENIR DE LA RENAISSANCE DU POETE
  1. La remise en question du poète
  1. La volonté de reprendre goût à la vie
  • Le subjonctif : « Revienne le soleil de Pâques »
  • La comparaison : « un cœur plus glacé que les quarante de Sébaste ».

 

  1. La prise de conscience de la perte ou l’acceptation de la perte.
  • L’emploi d’ « Adieu ».
  • La périphrase : « faux amour confondu ».

 

  1. Le souvenir d’un passé euphorique et la thérapie de l’art
  1. Le souvenir d’un passé euphorique
  • Les repères temporels : « un jour d’avril » et « au moment d’amour de l’année ».
  • L’allitération et l’harmonie suggestive du /m/ dans le dernier vers.

 

  1. La thérapie de l’art (musique et poésie)
  • Les connotations musicales : « chanté l’amour »
  • L’hyperbole : « voix virile ».

 

LECTURE METHODIQUE : « CREPUSCULE» D’APOLLINAIRE

OPO : Construire le sens de ce poème à partir d’outils d’analyse

Crépuscule

A Mademoiselle Marie Laurencin

Frôlée par les ombres des morts

Sur l’herbe où le jour s’exténue

L’arlequine s’est mise nue

Et dans l’étang mire son corps

 

Un charlatan crépusculaire

Vante les tours que l’on va faire

Le ciel sans teinte est constellé

D’astres pâles comme du lait

 

Sur les tréteaux l’arlequin blême

Salue d’abord les spectateurs

Des sorciers venus de Bohême

Quelques fées et les enchanteurs

 

Ayant décroché une étoile

Il la manie à bras tendu

Tandis que des pieds un pendu

Sonne en mesure les cymbales

 

L’aveugle berce un bel enfant

La biche passe avec ses faons

Le nain regarde d’un air triste

Grandir l’arlequin trismégiste

G. Apollinaire, « Crépuscule », extrait d’Alcools, Editions Masseu 2010

  1. LES HYPOTHESES  PROVISOIRES DE LECTURE
  • «  Crépuscule »  est-il centré sur les thèmes du cirque, du rêve et de l’impression de la tristesse ?
  • Est-il question dans ce poème de la description d’une atmosphère fantastique ? 
  • La scène se déroule-t-elle dans  une ambiance d’entre deux, entre le jour avec la nuit ?
  • Les vivants seraient en contact avec les morts dans ce poème ?
  • « Crépuscule » est-il  un spectacle de théâtre ?
  • L’arlequin, à travers ses rêves, ses visions, ses déceptions sentimentales et sa tristesse, ne symbolise-t-il pas le poète ?
  • Ce poème n’est-il pas l’allégorie  d’un couple désuni ?
  • La déception sentimentale de l’arlequin ne lui permet-elle pas de se transcender, de s’élever sur le plan artistique ?

 

  1. LA FORMULATION DE L’AXE DE LECTURE

La peinture d’un univers fantastique et la mise en scène d’un spectacle de théâtre (cirque)

  1. L’ETUDE APPROFONDIE DU TEXTE OU LA VALIDATION DES HYPOTHESES PROVISOIRES DE LECTURE FORMULEES.
  1. LE TITRE (PARATEXTE AUCTORIAL)
  1. RELEVE ET ANALYSE
  • « Crépuscule » : lumière incertaine  qui succède immédiatement au coucher du soleil (brume) et qui connote et le déclin du jour, un moment entre le jour et la nuit, un moment où s’installe l’irréalité.
  • Le «  jour » connote la lumière, la réalité, le monde des humains.
  • La « nuit » connote les ténèbres, l’irréalité, le monde des êtres désincarnés.

 

b) INTERPRETATION

  • L’action dans ce poème se situe dans une ambiance d’entre deux, entre jour et la nuit.
  • Mise en relief de la rencontre entre les humaines et les esprits.

 

2.) LA DEDICACE

a) RELEVE ET ANALYSE

  • Formule employée : « A Mademoiselle Marie Laurencin ».
  • Dédicace : hommage qu’un auteur fait de son œuvre à quelqu’un par une inscription en tête de l’ouvrage.
  • Emetteur ; Apollinaire (poète)
  • Récepteur : Mademoiselle Marie Laurencin dont Apollinaire était épris  (amoureux).
  • « A » : préposition qui renvoie au destinataire.
  • Objet de la dédicace : le poème intitulé « Crépuscule » (fin du jour).

 

  1. INTERPRETATION
  • Ce poème est l’expression d’un amour charrié par le temps.
  • Expression d’un éloignement amoureux.
  • A travers ce poème, Apollinaire entend immortaliser sa relation avec Mademoiselle Marie Laurencin.

 

3.) LA PERSONNIFICATION

a) RELEVE ET ANALYSE

  • « le jour s’exténue »
  • « s’exténue » : se fatigue, s’épuise, s’anéantit.
  • « le jour » : clarté que le soleil  répand sur terre, source de lumière naturelle qui s’attribue les traits d’un homme âgé à la fin de ses jours.

 

b) INTERPRETATION

  • Mise en relief de la fin du jour.
  • Peinture d’une atmosphère fantastique.
  • Morbidité et mort du jour.

 

4) LA COMPARAISON

a) RELEVE ET ANALYSE

  • « D’astres pâles comme du lait »
  • Comparant : « du lait », aliment caractérisé par sa couleur blanchâtre.
  • Comparé : « d’astres pâles », corps célestes (comète, étoile, planète…..) ayant peu d’éclat et qui connotent la morbidité.

 

          b) INTERPRETATION

  • Les éléments naturels sont gagnés  par la morbidité au crépuscule.
  • Absence d’éclat des éléments naturels comme les étoiles. 
  • Peinture d’une vision contrastée d’ombre et de lumière.
  • Peinture d’un univers fade, d’un univers fantastique.

 

        5) LE CHAMP LEXICAL DES SPECTATEURS

                a) RELEVE ET ANALYSE

  • « Des sorciers » : diseurs de sort, personnes qui pratiquent une magie à caractère primitif,  secret et illicite, connotent la magie noire, la magie maléfique.
  • « Bohème » : référence à une région d’Europe qui connote la fantaisie et la créativité artistique.
  • « Quelques fées » : êtres imaginaires de forme féminine  auxquels la légende attribue un pouvoir surnaturel et une influence sur la destinée des hommes, connotent la fantasmagorie (art de faire voir les  fantômes par illusion d’optique dans une salle obscure).     
  • « Les enchanteurs » : magiciens, sorciers, connotent  les pratiques magiques négatives et la possession (envoûtement).

 

b) INTERPRETATION

  • Le public est constitué d’êtres aux pouvoirs surnaturels.
  • Ce poème met en relief  un spectacle de théâtre dans une atmosphère fantastique.
  • Expression  des visions du poète.
  • Mise en relief des spectateurs dont le trait commun est la magie.

 

6) LE CHAMP LEXICAL DU CIRQUE

a)RELEVE ET ANALYSE

  • « l’arlequine » : femme de l’arlequin, personnage bouffon (farceur, plaisantin) de la comédie italienne, symbolise Mademoiselle Marie Laurencin.
  • « L’arlequin » : amant de l’arlequine, celle pour qui l’arlequin veut prouver son amour en décrochant une étoile (symbolise le poète).
  • « Un charlatan » : personnage de foire, amuseur public, prestidigitateur, illusionniste.
  • « Les tours » : traits d’habileté (exercices de virtuosité pure, numéros) ; connotent l’improvisation.
  • « Un pendu » : comédien accroché au pied de l’arlequin.

 

b) INTERPRETATION

  • Représentation d’un spectacle de théâtre.
  • Ce poème est centré sur le thème du cirque.
  • Représentation d’un théâtre bouffon (burlesque, cocasse, grotesque).
  • Mise en relief d’un spectacle, en l’occurrence la commedia dell’arte (comédie de fantaisie  ou l’improvisation).
  • Représentation symbolique d’un couple : Apollinaire et Mademoiselle Marie Laurencin.

 

7.) LA REPARTITION DE L’ESPACE

a) RELEVE ET ANALYSE

  • « Sur l’herbe où le jour s’exténue » : référence à l’arlequin, à sa position sur la scène et à sa nudité, connote une scène de quasi-voyeurisme.
  • « Et dans l’étang mire son corps » : contemple son corps, connote  une scène narcissique (complexe de Narcisse)
  • « Sur les tréteaux l’arlequin blême / Salue d’abord les spectateurs » : référence à l’estrade où est placé l’arlequin.
  • Présence de deux macro-espaces : l’espace occupé par l’arlequin (« l’herbe ») et l’espace occupé par l’arlequin (« sur les tréteaux »), connote la distanciation.
  • Présence de deux numéros différents dans un couple : la scène de nudité de l’arlequin et celle du décrochage de l’étoile de l’arlequin.

 

b) INTERPRETATION

  • Ce poème est l’expression d’un éloignement amoureux.
  • Incommunicabilité entre l’arlequin et l’arlequine.
  • Mise en relief des séries d’images.
  • Critique de l’amour – propre.
  • Expression de la déception sentimentale de l’arlequin qui est également celle au poète.

 

8.) LE CHAMP LEXICAL DE LA MORT

a) RELEVE ET ANALYSE

  • « Un pendu » : référence au personnage qui accompagne l’arlequin dans l’exécution de son numéro et dont les pieds sont reliés par une corde, connote le contact entre les vivants et les morts.
  • « S’exténue » : référence à la fin du jour, au contact entre la lumière et les ténèbres.
  • « Ombres des morts » : référence aux fantômes qui sont en contact avec l’arlequine.

 

b) INTERPRETATION

  • « Crépuscule » décrit une ambiance entre le jour et la nuit.
  • Expression d’une vision contrastée d’ombres et de lumière.
  • Peinture d’un univers où les vivants côtoient les morts
  • Expression d’une vision fantasmagorique au théâtre
  • Mise en relief et d’un tour d’adresse et d’une série d’images de cirque macabres.

 

9) LE CHAMP LEXICAL DE LA FADEUR

a) RELEVE ET ANALYSE

  • « Sans teinte » : sans éclat, référence à la couleur terne du ciel.
  • « astres pâles » : sans éclat.
  • « blême » : blancheur maladive de l’arlequin.
  • Présence de deux éléments lexicaux qui renvoient à la nature et d’un élément lexical qui renvoie aux humains.

 

b) INTERPRETATION

  • Dans « crépuscule », les êtres et la nature sont gagnés par la morbidité.
  • Expression de la fadeur d’un univers.
  • Peinture d’un tableau en noir et blanc.
  • Expression de la tristesse, de la douleur silencieuse de l’arlequin (poète).

 

10) LES CONNOTATIONS

a) RELEVE ET ANALYSE

  • « Mise nue » : référence à l’arlequine, connote une scène de voyeurisme.
  • « Mire son corps » : référence à l’arlequine, connote le complexe de Narcisse (amour-propre).
  • « Décroché une étoile » : référence à l’arlequin qui veut offrir un cadeau à l’arlequine, connote la chevalerie (sacrifice pour prouver son amour à sa bien-aimée), le don de l’amour.
  • « Bohème » : région européenne qui connote la fantaisie et la créativité.
  • « trismégiste » : référence à Hermès, le dieu des échanges amoureux et qui veut dire trois fois grand, connote l’attitude chevaleresque de l’arlequin.

 

b) INTERPRETATION

  • Expression du courage de l’arlequin.
  • Représentation symbolique de la relation sentimentale entre Apollinaire et Mademoiselle Marie  Laurencin.
  • Expression de l’amour de l’arlequin à l’endroit de l’arlequine.
  • Autosatisfaction de l’arlequine et néantisation de son amant
  • Ce poème est une étoile tendue par Apollinaire à Mademoiselle Marie Laurencin.
  • Don d’amour de l’arlequin.
  • Sublimation et catharsis du poète ; l’écriture du poète constitue une thérapie  sentimentale.

 

11.) L’HYPERBOLE

    a) RELEVE ET ANALYSE

  • « Un charlatan crépusculaire vante les tours que l’on va faire »
  • « Vante » : parle favorablement de quelque chose  en louant  publiquement et avec excès.
  • Objet vanté ; les tours d’adresse.
  • Destinataires : le public.

 

b) INTERPRETATION

  • Ce poème est un spectacle de théâtre payant qui nécessite une bonne promotion.
  • Mise en relief du rôle de la publicité dans la réussite d’un spectacle.

 

12.) LES VERBES D’ACTION

a) RELEVE ET ANALYSE

  • « Manie » : référence autour de l’arlequin.
  • « Décroché » : référence à l’exploit de l’arlequin.
  • « S’est mise nue » : référence au tour de l’arlequine.
  • « Salue » : action de l’arlequin, connote le contact entre l’arlequin et son public.
  • « berce » : référence au numéro de la biche.
  • « passe » : référence au numéro de la biche.

 

b) INTERPRETATION

  • Ce poème met en scène un spectacle de théâtre aux scènes variées et incohérentes.
  • Communion entre l’arlequin et son public.
  • Incommunicabilité entre l’arlequin et l’arlequine, entre le poète et Mademoiselle Marie Laurencin car chacun fuit sont petit numéro.

 

13) LES ENJAMBEMENTs

a) RELEVE

  • V 2 – 3 «  Sur l’herbe où le jour s’exténue l’arlequine s’est mise nue »
  • V 5 – 6 « Un charlatan crépusculaire vante les tours que l’on va faire »
  • V 6 – 7 « Le ciel sans teinte est constellé d’astres pâles comme du lait »
  • V 9 – 10 «  Sur les tréteaux l’arlequin blême salue d’abord les spectateurs »
  • V 15 – 16 «  Tandis que des pieds un pendu sonne en mesure des cymbales »
  • V 19 – 20 « Le nain regarde d’un air triste grandir l’arlequin trismégiste »

 

b) ANALYSE

  • Mise en valeur (rejet) de la  nudité de l’arlequine, de la publicité qui accompagne les tours, de la pâleur du ciel, du salut de l’arlequin, de la musique du « pendu » et de l’élévation étonnante de l’arlequin.

 

c) INTERPRETATION

  • Mise en relief d’une série d’images propre au spectacle de cirque.
  • Mise en évidence d’une nature morbide.
  • Mise en relief d’un « pendu » au détriment de l’arlequine dans le numéro de l’arlequin.
  • Transcendance de l’arlequin sous le regard triste du « nain » à travers sont numéros et en dépit de l’indifférence de l’arlequine.
  • Elévation de l’arlequin vers les plans sublimes et rêve de grandeur du poète.

 

14.) LE PARALLELISME

a) RELEVE ET ANALYSE

  • V 2 et V9 «  Sur l’herbe  où le jour s’exténue » et « Sur les tréteaux l’arlequin blême ».
  • Rapprochement entre l’arlequine et l’arlequin (deux figures de cirque).
  • Rapprochement mettant en relief deux scènes distinctes : « l’herbe » et «  les tréteaux »

 

b) INTERPRETATION

  • Renforcement de l’idée d’incommunicabilité entre l’arlequin et sa bien-aimée.
  • Harmonie de façade dans ce couple.
  • Distanciation des deux amoureux.
  • Tristesse et déception du poète.
  • Allégorie d’un couple désuni.

 

15.) TANDIS QUE

a) RELEVE ET ANALYSE

  • « Il la manie à bras tendu/ Tandis que des pieds un pendu /Sonne en mesure des cymbales »
  • « Tandis que » : locution conjonctive à valeur adversative.
  • Personnages et actions opposés : le bras tendu de l’arlequin opposé aux pieds d’un pendu.

 

b) INTERPRETATION

  • Expression d’un univers fantastique.
  • Expression d’un contact antre les vivants et les morts.

 

16.) LA RIME

a) RELEVE ET ANALYSE

  • « Tendu » / « Pendu »
  • Présence d’une rime masculine
  • Présence d’une rime riche : /a/+/d/+/y/
  • « Tendu » référence au bras de l’arlequin.
  • « Pendu » : référence au mort qui accompagne l’arlequin dans l’exécution  de son numéro à travers les cymbales.

 

b) INTERPRETATION

  • Renforcement d’un contact entre les vivants et les morts.
  • Renforcement de l’idée d’un univers fantastique.
  • Communication entre les vivants et les morts.

 

17.) L’ANTONYME

a) RELEVE ET ANALYSE

  • « Le nain » et « L’arlequin trismégiste »
  • « Le nain » : personne de petite taille.
  • « L’arlequin trismégiste » : l’arlequin devenu trois fois grands, connote son extrême grandeur, sa divinisation (christification).
  • « Les spectateurs » et « L’aveugle »
  • « Les spectateurs » : ceux qui regardent le spectacle.
  • « L’aveugle » : être privé du sens de la vue et qui intervient dans un numéro.

 

 

b) INTERPRETATION

  • Présence d’un peuple bigarré (varié) dans un univers fantastique.
  • Présence des réalités disparates, voire aux antipodes dans cet univers.

 

Au terme de notre étude, force est de constater que « Crépuscule »  est centré sur la peintured’un univers fantastique. En effet ce poème, au titre assez évocateur,traduitune ambianceoù le jour et la nuit se mêlent, amenant avec eux une vision contrastée. La nature est enproie à la morbidité et les vivants sont en contact avec les morts. Par ailleurs, ce poème met en scène un spectacle de théâtre à travers une fragmentation du spectacle qui correspond aux différents tours d’adresse et présente un public dont le trait d’union est la magie. Ce spectacle de cirque accorde une part belle à l’arlequin dans la mesure où il symbolise l’éloignement amoureux de Mademoiselle Marie Laurencindu poète. En dernière analyse, « Crépuscule » entretientdes liensavec « Saltimbanques » car les deux poèmes sont centrés sur le spectacle, en l’occurrence le cirque.

           

            PROLONGEMENT : LE COMMENTAIRE COMPOSE

           Vous ferez de ce texte un commentaire composé. En vous appuyant sur les ressources stylistiques   du texte, vous pourrez  par exemple, montrer que ce poème est la peinture d’un univers fantastique et la mise en scène d’un spectacle de cirque.

           

            PLAN POSSIBLE DU COMMENTAIRE

            Thème : la mise en scène d’un spectacle de cirque dans un univers fantastique.

           

CENTRES D’INTERET :

  • La peinture d’un univers fantastique
  • La mise en scène d’un spectacle de cirque

 

  1. LA PEINTURE D’UN UNIVERS FANTASTIQUE
  1. la description de la nature.
  1.  la vision contrastée d’ombres et de lumière blanche ou une atmosphère d’entre deux.
  • Le titre « Crépuscule »
  • La personnification : « Le Jour s’exténue »

 

  1. Les conséquences de cette atmosphère d’entre-deux sur la nature (morbidité de la nature)
  • La comparaison : « d’astres pâles comme du lait ».
  • La périphrase normale à valeur dépréciative : « Le ciel sans teinte » (sans couleur)

 

  1. Les spectateurs aux traits magiques et la présence d’un peuple bigarré, aux réalités disparates, voire extrêmes.

 

  1. Les spectateurs aux traits magiques.
  • L’expression « Salue d’abord les spectateurs »
  • Le champ lexical des spectateurs : « des sorciers », « quelque fées », « les enchanteurs » et

«  Un charlatan ».

 

  1. Un peuple bigarré, aux réalités disparates, voire extrêmes.
  • Les antonymes : « le nain » et « l’arlequin trismégiste » ; « l’aveugle » et « les spectateurs ».
  • La rime « tendu » / « pendu »

 

  1.  

 

  1. L’EXPRESSION D’UN SPECTACLE DE THEATRE.
  1. La fragmentation du spectacle
  1. Le tour de l’arlequine ou le voyeurisme associé au narcissisme.
  • Les verbes d’action : « s’est mise nue » et « mire son corps »
  • L’enjambement (V 2 -3)

 

  1. La description du tour de l’arlequin
  • Les verbes d’action : « salue », « décroché une étoile »,  «manie » et « grandir »
  • Les enjambements ; V 9 – 10, V 15 – 16  et V 19 – 20

 

  1. Les deux tours ou l’allégorie d’un couple désuni.
  1. Le don d’amour de l’arlequin
  • Les connotations chevaleresques : « décroché une étoile ».
  • La dédicace ou la métaphore du poème-étoile

 

  1. L’incommunicabilité dans ce couple.
  • Les repères spatiaux ou deux scènes  différentes : « sur l’herbe » et « sur les tréteaux ».
  • Le parallélisme à valeur de contraste : 
  • « Sur l’herbe où le jour s’exténue »

« Sur les tréteaux l’arlequin blême ».

                                                                                           

Date de dernière mise à jour : jeudi, 25 février 2016

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